À seulement 23 ans, mère d’un jeune enfant, originaire de Port-au-Prince, Katiana a vu sa vie basculer en quelques semaines. Elle a commencé à ressentir de graves essoufflements accompagnés de douleurs au cœur et d’une fatigue intense. Son état s’est rapidement détérioré, et elle ne pouvait plus accomplir les gestes simples du quotidien.
Décidée à trouver de l’aide, Katiana a quitté Port-au-Prince. Elle a traversé l’Artibonite, affronté des routes en très mauvais état, des transports incertains et une zone marquée par l’insécurité croissante, pour rejoindre l’Hôpital Sainte‑Thérèse de Hinche, où elle a finalement été admise en urgence. Le trajet, qui aurait dû être difficile dans un bon contexte, l’a été encore davantage à cause des groupes armés et des crises qui rendent l’accès aux soins particulièrement précaire en Haïti.
Le diagnostic posé par l’équipe médicale a révélé une décompensation cardiaque et respiratoire sévère. Elle présentait une dyspnée à l’effort, évoluée en dyspnée de repos avec orthopnée, ce qui signifie que le cœur et les poumons de Katiana ne fonctionnaient plus correctement. Elle avait de plus en plus de mal à respirer, d’abord en marchant, puis même au repos ou allongée. Elle a été hospitalisée pendant 13 jours, où elle a reçu des soins intensifs, un suivi permanent et un accompagnement du service de médecine interne. Grâce à la disponibilité des médicaments, à l’engagement du personnel, son état s’est nettement amélioré.
Aujourd’hui, Katiana respire mieux, elle retrouve de l’énergie et garde l’espoir de reprendre une vie normale auprès de son enfant.
« Mwen te rive lopital la nan move eta, men jodi a m santi kò m chanje. Mèsi anpil pou swen yo ban mwen. »
En Haïti, les maladies cardiovasculaires sont en forte progression. Entre 2019 et 2022, l’incidence des événements cardiovasculaires est montée de 6 268 à 11 363, soit une hausse d’environ 81 %. On estime aussi que plus de 32 % de tous les décès dans le pays sont dus à des maladies cardiovasculaires. ( L’une des études auprès de jeunes adultes (18-30 ans) a montré que 23,5 % d’entre eux avaient une hypertension, 34,9 % une dyslipidémie – une concentration anormalement élevée ou diminuée de lipides dans le sang), des facteurs de risque majeurs pour des affections comme celles de Katiana.)
Parallèlement à ces enjeux sanitaires, l’accès aux soins demeure rendu extrêmement difficile par la détérioration de la sécurité. Le contexte de transport, le mauvais état des routes, et l’éloignement des centres spécialisés aggravent la situation, ce d’autant plus pour une jeune mère quittant la capitale pour rejoindre un établissement de soins en zone rurale.
Dans ce cadre, le chemin de Katiana vers Hinche relève autant du courage que de la nécessité. Que ce soit traverser des zones à risque, trouver un moyen de transport fiable, ou accéder à des soins spécialisés : tout cela pose un défi.
Le rôle de Zanmi Lasante est visible dans ce parcours : garantir que même les personnes éloignées ou vulnérables puissent recevoir une prise en charge de qualité. L’engagement du personnel, la disponibilité des médicaments, et l’accompagnement humain ont permis à Katiana de littéralement retrouver son souffle. C’est une vie sauvée et un témoignage concret de ce que l’accès aux soins peut signifier.
Derrière ce succès se cachent des défis : l’augmentation des maladies cardiovasculaires, l’éloignement des soins, la fragilité de l’accès en contexte d’insécurité. Votre soutien permet à Zanmi Lasante de maintenir ses services, d’assurer la disponibilité des médicaments, de renforcer les équipes, et surtout de répondre aux urgences comme celle de Katiana. Faites un don aujourd’hui.