Lorsqu’on parle de santé en Haïti, les débats portent souvent sur le manque d’infrastructures, la rareté de matériel ou la surcharge des hôpitaux. Pourtant, la véritable colonne vertébrale du système, ce sont ses professionnels – des infirmières comme Elna Innocent, qui incarnent à la fois la première ligne de soins et le moteur du renforcement des systèmes de santé.
Depuis quatre ans, Elna travaille au service de pédiatrie de l’Hôpital Saint-Nicolas à Saint-Marc, l’un des centres les plus sollicités de l’Artibonite. Diplômée de l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG), elle a choisi cette carrière après une expérience personnelle douloureuse : son petit frère, hospitalisé pour une fracture infectée, avait souffert d’un manque criant d’attention de la part du personnel. Ce jour-là, Elna s’est promis de devenir infirmière, mais de pratiquer autrement. Aujourd’hui, elle tient parole.
Au-delà des soins cliniques : un rôle systémique
Infirmière de ligne, Elna ne se limite pas à l’administration de traitements. Elle accompagne les familles avec empathie, mène des séances éducatives, encadre les étudiants infirmiers et participe à l’amélioration continue de la qualité des soins. Dans un pays où le ratio infirmières-patients reste dramatiquement bas, son rôle illustre la valeur multiplicatrice de chaque professionnel bien formé : chaque enfant soigné, chaque parent conseillé, chaque étudiant encadré représente un effet levier sur tout le système.
L’expérience d’Elna reflète la vision de Zanmi Lasante : investir dans les ressources humaines en santé, soutenir la formation continue et développer le mentorat. C’est ainsi que les infirmières deviennent non seulement des soignantes, mais aussi des éducatrices et des leaders.
Les infirmières comme Elna Innocent incarnent à la fois la première ligne de soins et le moteur du renforcement des systèmes de santé.
Un cas marquant : la preuve de la résilience et du travail d’équipe
Parmi les souvenirs les plus marquants de sa carrière, Elna raconte l’histoire d’un nourrisson admis avec plusieurs pathologies graves : encéphalite, pneumonie congénitale, hépatosplénomégalie. L’enfant a fait plusieurs arrêts respiratoires, nécessitant plus de 33 bonbonnes d’oxygène et un travail acharné de toute l’équipe. Contre toute attente, il a survécu.
Revoir ce bébé quelques mois plus tard, en parfaite santé et sans séquelles, a été pour Elna l’un des moments les plus gratifiants de sa vie professionnelle. C’est la preuve que derrière chaque survie, il y a un système qui a tenu bon – parce que des professionnels étaient présents et soutenus.
Une leçon pour le système de santé
Malgré les difficultés quotidiennes – manque de matériel, surcharge de travail, faible reconnaissance – Elna continue d’organiser son service, d’impliquer les parents dans les soins et de guider les étudiants. Son histoire dépasse le témoignage individuel : elle démontre que l’investissement dans les infirmières est un pilier incontournable du renforcement des systèmes de santé en Haïti.
Le pays fait face à l’une des densités de professionnels de santé les plus faibles de la région des Amériques. Former, retenir et accompagner les soignants est essentiel pour élargir l’accès aux soins de qualité. L’exemple d’Elna illustre clairement ce retour sur investissement : chaque professionnel renforcé devient un multiplicateur d’impact.
Aux familles, Elna rappelle avec fermeté :
« Quand un enfant est malade, n’attendez pas. Amenez-le à l’hôpital à temps. Prévenir vaut mieux que guérir. Ce n’est pas un proverbe, c’est une vérité. »
Soutenir Zanmi Lasante, c’est investir dans les ressources humaines en santé, pierre angulaire de tout système solide.
Faites un don aujourd’hui pour que des professionnelles comme Elna puissent continuer à transformer l’avenir des enfants et des familles en Haïti.