Depuis 19 ans, Surena Francisque est présente à l’Hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc comme auxiliaire infirmière. Elle a rejoint l’équipe de Zanmi Lasante en 2010, l’a quittée temporairement, puis est revenue en avril 2024. Elle ne cherche pas la reconnaissance, mais son visage est connu dans les couloirs, et sa manière de faire inspire confiance. Sa mission : prendre les signes vitaux, aider à l’accueil des patients, rassurer, expliquer, assister les médecins et s’assurer que chaque personne se sente accompagnée pendant son passage à la clinique.
Ce qui frappe chez elle, c’est la constance. Dans un environnement marqué par l’instabilité, elle est là, à l’heure, attentive, concentrée. Pour elle, soigner, c’est être disponible avec respect, pas seulement administrer un acte médical. Elle se souvient d’une patiente angoissée à l’idée de commencer un traitement. Il a fallu l’écouter, répondre simplement à ses questions, rester à ses côtés pendant qu’elle recevait ses premiers soins. La patiente est revenue ensuite pour dire merci, les larmes aux yeux. « C’est dans ces moments-là qu’on comprend pourquoi on fait ce métier », dit-elle.

Surena Francisque, auxiliaire infirmière à l’Hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc
Surena ne travaille pas seule. Ce qui rend son travail possible, c’est aussi le soutien d’une équipe formée, engagée, à l’image de ce que Zanmi Lasante essaie de bâtir à Saint-Marc et dans tout le pays : un système où chaque patient, quel que soit son statut ou sa provenance, reçoit un accueil digne, des soins de qualité, et une écoute réelle. Dans cet effort collectif, les auxiliaires comme elle jouent un rôle discret mais fondamental.
Elle reconnaît que le contexte n’est pas simple. Il arrive que les médicaments soient rares, que les journées soient longues, que les incompréhensions soient nombreuses. Mais elle fait avec. Elle parle avec ses collègues, ajuste son approche, trouve des solutions, reste calme. « On ne peut pas tout changer, mais on peut toujours faire notre part. »
Ce qui la motive, c’est de voir les gens aller mieux. Des patients arrivent faibles, parfois découragés. Ils repartent debout, parfois même avec le sourire. Cela ne se voit pas sur les statistiques, mais c’est là que se trouve le vrai résultat.
Surena espère voir plus de jeunes rejoindre les métiers du soin. Pas seulement pour un emploi, mais pour servir. Elle rêve d’un système renforcé, où les équipes sont bien équipées, formées, et écoutées.
Son message est direct :« N’attendez pas d’être à terre pour consulter. Venez dès les premiers signes. Et surtout, faites confiance aux soins. Nous sommes là pour vous. »
C’est grâce à des professionnelles comme Surena que le système tient debout. Mais elles ont besoin de votre soutien. Aidez-nous à renforcer les soins dans les hôpitaux de première ligne.