Aujourd’hui, il accueille ses patients à Coteaux, une ville éloignée du département du Sud d’Haïti. « J’organise avec l’équipe sur place les différentes cliniques mobiles qui doivent parcourir la région. Avant toute activité, je rentre en communication avec un responsable du site, qui donne aux médecins l’autorisation de s’y installer. La collaboration avec les leaders communautaires, poursuit-il, facilite le bon déroulement de l’activité. »
Ces cliniques mobiles, composées de médecins, d’infirmières et de psychologues, sont déployées sur le terrain, afin d’apporter des soins médicaux et du soutien psychologique gratuits aux survivants du tremblement de terre du 14 août 2021 et aux personnes privées d’accès aux services de santé. La priorité est accordée aux victimes du séisme, qui en grande majorité, n’ont pas l’accès ni les moyens financiers suffisant pour se faire traiter dans un centre de santé approprié. Les cliniques reçoivent également beaucoup de personnes âgées et des femmes enceintes qui souvent marchent pendant des heures pour atteindre le point de rassemblement.
Le déroulement des cliniques mobiles
les cliniciens s’organisent en 4 secteurs : la zone de triage des patients, les boxes de consultations, la pharmacie et le boxe de pansements et de gestion des cas d’urgence. Un espace de travail est également aménagé pour les psychologues, qui peuvent recevoir les patients en groupe ou individuellement selon leurs préférences.
Les équipes médicales reçoivent entre 150 à 300 personnes par jour par clinique mobile. Pendant toute la journée ils reçoivent des patients présentant entre autre, des cas d’hypertension, de diabète, des maladies de la peau et des infections. « Ce n’est pas toujours facile de servir toutes les personnes présentes à la clinique, explique le docteur Michel. Souvent, certains de nos médicaments viennent à manquer, plus particulièrement les vitamines et les antibiotiques s’épuisent plus rapidement. »
La prise en charge des personnes gravement malades et nécessitant des examens pour confirmer un diagnostic est aussi un souci. Pour beaucoup de ces patients un suivi en milieu hospitalier adapté serait plus approprié. Cependant, ces cliniques mobiles demeurent t un moyen efficace pour venir en aide aux personnes vivant dans les régions les plus reculées.
Ce qui me surprend toujours, c’est de voir que généralement c’est toute la famille qui vient en consultation: le père, la mère et les enfants car En plus de soigner les malades, les cliniciens de Zanmi Lasante font aussi la promotion des bonnes pratiques d’hygiène. - Dr. Edouard.
« Au-delà des soins médicaux, ajoute-il, ces personnes ont grand besoin de soutien financier ; Je les reçois avec un sentiment d’impuissance parfois, dit-il, car je ne peux leur apporter que l’aide médicale. Nombreux d’entre eux ont vraiment besoin d’un suivi psychologique. Une seule consultation lors de la clinique mobile ne saurait suffire »