Dans les jours qui ont suivi l’interruption temporaire des services à l’Hôpital Universitaire de Mirebalais, certains ont pu croire que tout s’était arrêté. Que les soins avaient cessé. Que plus rien ne tenait. Mais sur le terrain, ce n’est pas ce qu’on voit.
À Boucan Carré, Thomonde, Cange, Belladère, La Colline, Saint-Marc, et dans bien d’autres localités encore, les équipes de Zanmi Lasante continuent de soigner. Elles accueillent, stabilisent et accompagnent… chaque jour.
Avec la suspension temporaire des services à HUM, les structures de santé avoisinantes ont augmenté leur capacité pour faire face à l’afflux de patients de la zone de desserte de l’hôpital, ainsi qu’aux blessés résultant de la violence à Mirebalais.
À La Colline, les capacités d’accueil ont été renforcées ; à Saint-Marc, les services d’urgences et les soins obstétricaux restent pleinement fonctionnels ; à Cange, les patients transférés sont pris en charge sans rupture ; à Belladère, les consultations n’ont jamais cessé ; à Hinche, les équipes s’adaptent pour répondre à une hausse inattendue de fréquentation. Les femmes enceintes nécessitant une césarienne et d’autres patients en attente de chirurgie majeure, sont réorientés vers les autres points de service du réseau.
HUM était un pôle bourdonnant de nos activités au sein d’un réseau. Mais il n’était pas le réseau à lui seul. Partout, la force de ce réseau se traduit en actes.
Ce que certains perçoivent comme une fermeture est, en réalité, une réorganisation. Car Zanmi Lasante, ce n’est pas un seul hôpital. C’est un réseau vivant, de plus de 17 structures à travers le Plateau Central et l’Artibonite. Un réseau de professionnels de santé, de logisticiens, de chauffeurs, d’infirmiers, de techniciens, de médecins, qui ont intégré l’incertitude à leur quotidien, sans jamais cesser d’agir.
Oui, HUM joue un rôle unique. Mais il ne fonctionne pas seul. Ce qui le rend possible, ce sont aussi ces sites périphériques, parfois moins visibles, mais tout aussi essentiels. Ce sont eux qui assurent la continuité. Ce sont eux qui absorbent le choc. Dans cette période troublée, le réseau est notre force.
Il tient parce que chaque maillon prend le relais ; il tient parce que nous avons appris, année après année, à être agiles, à partager les ressources, à décentraliser.
Il tient parce que, malgré la fatigue, les équipes répondent encore présentes. Et tant qu’il y aura une clinique ouverte, un soignant prêt, une salle d’attente occupée, alors les soins ne seront pas arrêtés. Ils auront simplement changé de lieu.
En tant que Directeur Exécutif de Zanmi Lasante, je tiens à rappeler que notre mission ne repose pas sur un bâtiment, aussi symbolique soit-il. Elle repose sur les femmes et les hommes qui composent ce réseau.
C’est grâce à eux que nous continuons.
Chaque jour, malgré les défis, nos équipes continuent de soigner, d’accueillir et d’agir. Faites un don pour renforcer les cliniques qui tiennent, même quand tout vacille.