Le diabète progresse rapidement en Haïti et touche des familles qui, souvent, n’ont jamais été dépistées. Dans les départements du Centre et de l’Artibonite, les équipes de Zanmi Lasante constatent chaque semaine que beaucoup de personnes vivent avec une glycémie élevée sans le savoir. Lorsque la maladie est détectée tard, les complications sont graves et mettent les patients dans des situations difficiles.
À l’Hôpital Sainte Thérèse de Hinche, le Programme des Maladies Non Transmissibles poursuit un travail constant pour éviter ces complications. Récemment, l’équipe a organisé une série d’activités pour renforcer l’accès au dépistage, à l’éducation et à l’accompagnement psychosocial. Ce type d’initiative reflète le quotidien d’un programme qui gère des milliers de consultations chaque année et qui accompagne des patients dont l’avenir dépend souvent de la régularité du suivi.
La journée a commencé par une séance de dépistage menée par des infirmières, des médecins et des laborantins. Les participants ont reçu une évaluation complète, des conseils personnalisés et, lorsque nécessaire, une orientation vers un suivi régulier. À Hinche, 583 personnes ont été dépistées. Dans l’ensemble du réseau Zanmi Lasante, les équipes ont dépisté 1417 patients. Environ 17 pour cent présentaient une glycémie élevée, ce qui montre l’importance d’interventions régulières et accessibles.
Une exposition éducative avait été préparée pour montrer comment des produits locaux peuvent soutenir une meilleure gestion de la maladie. Les échanges avec le public ont rappelé qu’une bonne alimentation n’est pas un slogan mais une condition pour éviter des complications graves.
Le psychologue Patrice Pierre a abordé la réalité vécue par les personnes hypertendues et diabétiques. Il a expliqué que les maladies chroniques ne se résument pas aux chiffres d’un test. Les patients vivent souvent une fatigue émotionnelle, des difficultés financières et un sentiment d’isolement. Il a rappelé que « l’accompagnement psychosocial reste indispensable pour que les patients puissent suivre leur traitement dans la durée ».
L’infirmière Manise Calixte, responsable du programme MNT à Hinche, a animé une session d’éducation centrée sur les comportements essentiels dans la gestion du diabète. Elle a insisté sur l’autosurveillance, l’observance du traitement, les risques liés aux interruptions et le rôle de l’activité physique. Selon elle, « lorsque les patients comprennent ce qu’ils vivent et ce qu’ils doivent faire, ils gagnent en confiance et restent engagés dans leur suivi ».
Ces activités montrent ce que signifie une approche intégrée. Le dépistage permet d’identifier les personnes à risque. L’éducation renforce leur capacité à agir au quotidien. L’accompagnement psychosocial les aide à tenir face aux pressions d’une vie difficile. Cette combinaison crée un espace où les patients ne sont pas seuls et où les équipes peuvent anticiper les complications avant qu’elles ne deviennent irréversibles.
Aujourd’hui, alors que les pressions sécuritaires et économiques limitent l’accès aux soins dans plusieurs régions du pays, ces interventions prennent encore plus d’importance. Elles permettent de maintenir un lien entre les patients et le système de santé, de prévenir les urgences évitables et de réduire les décès liés aux maladies chroniques. Le message choisi pour cette mobilisation résume bien la vision du programme. « ByenNèt Nou konte pou jere Maladi Sik ». La santé quotidienne, l’écoute et la continuité du suivi sont les bases d’une vie plus stable pour les personnes vivant avec le diabète.
À Zanmi Lasante, nous voulons éviter que des milliers de familles soient confrontées à des complications graves faute de dépistage ou de suivi. Votre soutien permet de renforcer les programmes de dépistage, de maintenir les services ouverts dans un contexte fragile et d’accompagner les patients qui en dépendent. Contribuez ici pour soutenir nos équipes et améliorer la prise en charge du diabète dans les zones rurales.